Sans la vaine verve à commenter les exploits, sans l’affliction factice à commenter les défaites,
sans la quête superficielle des ritournelles, sans se refuser à accueillir la ritournelle dont la musique va dire bien au-delà des mots parce qu’en-deçà aussi,
sans farder de couleurs jamais goûtées de prétendus personnages, sans fermer la porte à des figures nouvelles, prêtes à bousculer la garde de l’aperception,
sans mots trop grands, sans élans trop petits,
sans rechigner devant ce qui paraît d’abord trop pâle, sans forcer le trait qui pourtant trépigne,
sans arrêter la phrase trop vite, sans s’obliger à en chercher toujours plus,
sans trop lever la tête, sans garder les yeux baissés,
sans craindre l’apnée,
sans plaindre son gaz carbonique,
sans manquer d’air, sans outrer le vent,
sans culot, sans banjo, sans gling, sans stop, sans pff, sans hop,
te nourrir patiemment de tous mes déchets, terreau de mes carnets.
-Tu dois faire avec ! Disent les sans coeur à ceux et celles qui comme toi, comme nous ici ou ailleurs oeuvrent au recyclage de leurs mots quotidiens.