#écopoétique #07 | et global et local*

ni surfaces asphyxiées ni sols lessivés
ni appauvrissement ni essoufflement
ni pesticides ni compactage
ni carottes calibrées ni délestage de fioul
ni quad ni épandage sauvage
ni fraises hors sol ni culture intensive
ni résidus déviants ni empoisonnement
ni forêts défrichées ni arrachage de haies
ni artificialisation d’espaces ni disparition d’espèces
ni refuges piétinés ni mégots jetés
ni arbres fallacieusement abattus d’un coup de hache dans la tête ni traces de métaux lourds jusque dans les feuillages
ni abeilles mortes en pleine floraison ni affirmations complaisantes de l’industrie chimique
ni parcelles électrifiées ni plastique échoués
ni zones urbanisées ni eutrophisation
ni viabilisé ni constructible
ni parking ni zac plutôt zad plutôt résistance passive plutôt sensibiliser plutôt l’humeur combative mais joyeuse

car ici calcaire gréseux, boisé, alluvions, limons perméables sur nappe aquifère abritant végétation silicicole, populations d’amphibiens, insectes, rongeurs, rapaces
car biotope vivace à valeur de corridor écologique, voie de passage des bêtes, de transition des migrateurs

*titre sous influence du cours d’écopoétique du jour, Sense of Place and Sense of Planet de Ursula Heise

A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

4 commentaires à propos de “#écopoétique #07 | et global et local*”

  1. les corridors devraient se multiplier, mais je me demande si les humains sont vraiment capables de vivre avec les amphibiens et de faire tout ce qu’il faut pour les protéger
    en tout cas ton texte balance, il nous fait respirer dans ses deux dernières lignes et c’est un bonheur
    (merci Perle)

  2. Apologie de la ZAD… je souscris à ces formules de résistance au consumérisme suicidaire. Mais c’est toujours contre le pot de fer que le pot de terre fabrique ses termitières et ses marigots à grenouilles vertes. La cohabitation avec les animaux est peut-être plus prometteuse que la cohabitation avec les robots de l’I.A, en tout cas plus naturelle. La notion de « corridor écologique » qui ressemble à « corridor d’évacuation » en cas de danger, ressemble trop à la guerre pour donner de l’espoir. La régulation des populations animales et humaines est l’enjeu dominant, c’est l’argent qui actionne les choix ou une prise de conscience qui nécessite un courage d’opposition phénoménal. Le colibri le sait, mais le mastodonte de la finance écrase les solutions simples et locales sous son poids…

    • Plus naturelle, l’apprentissage devrait commencer par laisser les espaces libres, de vie, d’aller-venir sans risquer de se faire écraser, tirer dessus etc. Ces corridors sont moins état de guerre pour les animaux que nos départementales et nos autoroutes. Oui la régulation est une vraie question. Merci pour ton regard et tes mots.

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