Entrons par les portes de la pluie dans le miroitement du feuillage, les soubresauts de la terre, dans la langue secrète
entrons dans l’aquarelle d’incertitudes et la fascination de la flaque où tout recommence
laissons-nous happer par le brouillard des yeux qui s’harmonise au dehors en un va-et-vient auquel on ne peut rien
dans les recoins des flaques noie les résidus de larmes qui émaillent la terre
pluie celle qui vient à pas légers vivifier les talus du versant de nos vies, celle qui saute de pierre en pierre
déchire ce qui reste de platitude sur les bordures de trottoirs où s’effrite une parole
pluie d’images ou de mots qui ruissellent soudain et traversent dans la main de la lampe
pluie de crépuscule à l’aplomb de la phrase, passe et repasse sur la page aux paupières de silence
que les gouttes comme des épingles entaillent l’espace de la paume
pluie persiste un peu
âpreté et douceur de tes pluies
« gouttes comme des épingles » ou « larmes qui émaillent la terre »