mais avant tout sans doute le jardin qui fait le tour de la maison, le jardin visible de la route en arc de cercle parce que la maison est à l’angle de la rue, alors le jardin est visible de toute la longueur du coude que fait la rue du romarin, le jardin sans haie entre le jardin et la rue, juste entouré d’une clôture de bois et de gré des Vosges, alors de la partie visible de la rue planter des fleurs, des roses de différentes couleurs, des rouges, et des roses, et des jaunes, par lots de trois ou de quatre, dans des cercles de terre, avec des tuteurs en fer vert pour les faire monter bien haut pour qu’elles soient visibles au-dessus de la clôture, les roses abreuvées à l’engrais qui durent et durent tout le printemps et l’été malgré la chaleur et quand elles fanent, même un peu, à peine, coupées, coupées de plus en plus ras au fur et à mesure des années, pour qu’elles poussent mieux, pour qu’elles repoussent, jusqu’à ce qu’elles ne poussent plus et que leur tige se voie couper au pied, les roses la partie visible devenue la partie visible de l’absence, plus aucune rose, mais après les roses, plus loin, derrière la maison, l’invisible depuis la rue qui fait un coude, le potager, les pieds de tomates qui montent plus haut que les roses, les rangées de salades, et peut-être autre chose, peut-être d’autres légumes poussaient quelque part à côté des tomates et des salades, mais surtout des tomates et des salades, les légumes du jardin distribués ensuite, elles aussi gonflées d’engrais, ratiboisées pour que ça pousse, et pour aller des roses au potager, les dalles de pierre balayées férocement tous les jours et plusieurs fois par jour, d’abord avant la travail et puis après le travail, faire place nette, aussi nette et bien rangée que les géraniums dans le grand pot en pierre à l’entrée, et les géraniums dans les bacs suspendus au balcon et aux fenêtres de la cuisine, les géraniums qui sentent fort à l’intérieur et à l’extérieur.