#écopoétique #01 | le tour de l’île


Le chemin est bordé à droite et à gauche par des buissons suffisamment haut pour qu’on ne voit plus la plage et la mer. L’oeil se contente d’aborder frontalement le chemin de sable qui se dessine presque sans ondulation vers l’avant, emmenant le pied dans une marche volontaire qu’aucun détour ne peut perdre puisque le chemin n’offre aucune intersection sur plusieurs mètres et fait le tour de l’île. Marcher tout droit permet de revenir sur ses pas sans se poser de question. Les buissons se révèlent au cours de la promenade être à intervalle régulier des mûriers pleins de fruits mûrs. La collecte allant de la branche à la bouche ralentit l’allure et fait marcher à l’arrière de la troupe qui ne semble pas intéressé par la perspective d’un goûter imprévu. La main doit s’arracher un espace à soi entre les ronces et les orties. Entre deux bouchées, le sable se révèle gris et parsemé de particules scintillantes, comme le macadam qui recouvre le trottoir à Broadway, New York. Les mouettes se font entendre même si elles n’apparaissent pas dans le ciel, le bleu qui unit qui rompt avec le gris du sable et le vert sombre des buissons. L’oeil, sans autres alternatives, devient particulièrement bon à repérer le noir des baies mûres.

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