La patience et le silence. La croissance des herbes, leur extension dans l’espace vaste des prairies, la variation sensible graine-pantule-jeune plant dans le temps. Quelques semaines d’évolution qui ne se voient pas à instantanément l’œil nu, ni ne s’entend, du moins à l’échelle humaine. Indétectable. On a beau tendre l’oreille, rien. La vie végétative ne fait aucun bruit, à première vue. Et les plantes sont taiseuses, seulement traversées dans leur feuillage, leurs pétales, par l’air qui flûte, le vent forci qui les plie. C’est bien ce flux, le frottement qu’on perçoit, grande levée dans les friches, jusqu’aux tempêtes dans les prés. Pas elles.
Pourtant, les plantes émettent des sons de fréquences comprises entre 10 et 240 Hz, et des ultrasons de 20 à 300 kHz. Stress et soif, rien de strident mais ondes sonores, craquements provoqués par des bulles d’air qui explosent en surface des racines à la tige, inaudibles pour nous. Moins bruissement que mouvement, oscillations des hampes, frémissements des feuilles. Avec une attention accrue on verrait le son qu’elles produisent. Des vibrations dans le silence.
2 commentaires à propos de “#écopoétique #01 | le son des plantes”
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c’est le premier texte que j’ai lu en rejoignant le cycle et j’y reviens… demeurée marquée par le craquement des bulles d’air à l’intérieur des tiges, des cellules, qui nous échappe mais qu’on soupçonne pourtant… comme une musique inédite et propre au végétal
beau de les évoquer
salut Perle…
Salut Françoise, et merci. En retour il nous arrive de leur parler, selon l’adage, disons la croyance commune, que les plantes apprécient et poussent mieux…