Le chant du silence est habité, ses notes parfois sont aiguës, tendres ou violentes. Je le martèle de mes pas sur le sentier qui conduit à la forêt, le bruit d’un tracteur réveille l’impossible solitude de mes pensées, à l’aube je traverse son humidité sous un soleil estompé, je le dérange, les ficelles attachées aux fils de fer barbelés bruissent l’air, s’élèvent sous le vent se calment avec la pluie, les vaches charolaises attendent près de leur mangeoire le fermier qui leur dépose chaque matin des granulés, des vitamines sans doute, elles sont impatientes, je leur parle et je parle aussi au fermier, cette année le foin est de moins bonne qualité, trop de pluie, il est parti quelques jours en vacances, franchement sur la côte ce n’est pas propre, on est mieux ici, on n’a pas de leçon à recevoir, je lui dis que j’aime l’odeur des bottes de foin enrubannées dans du film plastique de toutes les couleurs, nous bavardons et retournons à nos propres silences chacun de notre côté avec le chant du silence de la campagne pour nous accompagner.
5 commentaires à propos de “#écopoétique #01 | Le chant du silence”
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délicieux et dégusté à l’instant !
salut Marie…
Merci Françoise, à bientôt ! Ta visite ici est toujours bienvenue !
Votre chant du silence est perceptible et apaisant. La rencontre est au coeur de votre disponibilité au bavardage campagnard. Une parenthèse qui restaure le goût de l’autre dans son décor naturel.
Oh merci Marie-Thérèse pour votre considération à mon texte. J’apprécie votre lecture.
J’aime cette évocation en un jet du silence, de la promenade, des animaux, du dialogue avec le fermier. C’est beau et touchant, merci Marie