Le silence n’existe pas. Il a dit ça Le silence n’existe pas et il a appuyé son propos d’un long regard triste. Même les sourds n’ont pas accès au silence total, les morts peut-être vas savoir, la nature est bruyante elle aussi, le silence de la campagne est une croyance de citadin. dans la brousse il y a un de ces boucans la nuit…Pour nous, le silence c’est peut-être juste l’arrêt des bruits humains, ou ce qui se passe après un bruit envahissant, le silence quand on éteint la hotte, où quand est enfin passé le tracteur de la ferme voisine, ou quand les cigales vont enfin se coucher ou quand le bébé cesse de pleurer, ou que la musique s’arrête. Le silence c’est une seconde à peine qui ne se conçoit qu’à partir du bruit. Après on l’oublie… Si tu veux accéder au silence, il faut écouter les bruits, c’est tout. Le long regard triste devenu ferme soudain, presqu’encoléré. Ce sont ses moments où il découvre le fil à couper le beurre me murmure sa compagne, ses moments de grande vérité première, son quart d’heure philosophique quoi ! Et soudain, un long silence unitaire entre ce long regard triste et le bruit répété du couteau tranchant je ne sais quoi dans la cuisine. Parfois le silence c’est juste se taire…
3 commentaires à propos de “#écopoétique #01 | fil à couper le beurre”
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Personne ne peut se vanter de connaître qui a inventé le silence, pour le fil à couper le beurre on peut espérer sans avoir à vérifier que l’astuce a découlé d’anciennes pratiques commerciales paysannes perpétuées et améliorées avec l’invention de l’acier. Ce qui est sûr : le silence tranche sur le bruit, et vice versa. Le silence comme le bruit se réclame et se subit ( Le « faites du bruit » dans l’émission Taratata comme gage de vitalité et de réactivité complaisante du public) se réclame et se subit. On en fait chaque jour l’expérience. Faire du bruit c’est être vivant. Faire silence c’est devenir anonyme et indécelable et l’imposer aux autres aussi. Il existe beaucoup de livres sur le Silence, mais il y a toujours matière à le réinventer comme vous, à partir d’une cuisine par exemple. On entre alors dans le silence spécifique ( et sacralisé ?) d’une maisonnée.
Merci Marie-Thérèse de ce commentaire si savant, et oui, il se réclame et se subit, parfois il s’installe tout simplement…
On ne sait pas si le personnage l’appelle de ses voeux ce silence ou s’il le regrette, s’il recherche un entre deux qui ne soit ni bruit ni silence, peut-être juste uen présence.