#gestes&usages #09 | éc écr écri écrir écrire

Commencer par pianoter. Sur le guidon du vélo. En profitant du temps et à la cadence de pédalage, avec le degré de fraîcheur ou de chaleur de l’air qui traverse la chevelure. Calculer ainsi le nombre de pieds. Profiter des déhanchements pour sauter du cinq au sept au cinq encore.

S’asseoir à la table. Regarder la couleur du matin. Regarder la couleur du papier. Regarder la couleur du matin. Regarder la couleur du crayon à papier. Se demander si la saison, se demander si l’heure seront bien inscrites dans ce qui a été trouvé en pédalage.

Feuilleter le carnet jusqu’à la fin de l’écriture. Prendre le temps de mesurer le bon nombre de carreaux à sauter. Trouver la juste hauteur d’attaque. Le crayon à papier est tenu entre trois doigts et c’est le majeur qui exerce la pression la plus forte. Il faut que ça marque.

Le temps a été pris de relire. De le pianoter sur le téléphone parfois et l’envoyer à l’âme sœur. Manière de faire vérification. Parfois un ou deux coups de gomme puis repassage au stylo. Là, le stylo est étroitement pincé entre le pouce et l’index. Il faut suivre le trait de crayon le plus étroitement possible.

La parenthèse pour finir. Au sens de finition. Il faut donc prendre le temps de savoir ce qui va y être inscrit. Directement au stylo mais après avoir bien réfléchi. La date, à coup sûr. Parfois une indication de circonstance : proximité avec une fête calendaire, floraison remarquée, météo exceptionnelle, rencontre d’oiseau…

Un commentaire à propos de “#gestes&usages #09 | éc écr écri écrir écrire”

  1. beaucoup aimé cet angle d’attaque depuis le pianotage sur le guidon de vélo à la finition en passant par le fil du carnet
    en particulier le dernier paragraphe qui murmure les éventuels ajouts poétiques à la fin de la lettre