Eau qui coule et penser d’abord à celle-là, une eau qui bouge, glisse, fuit, qui n’est jamais la même. Le bouchon orange fluo qu’elle emporte entraînant le regard, de la main retenir la ligne un peu par un fil transparent, invisible, finir par le sortir de là pour le rejeter en amont précisément à l’endroit d’où il vient et ce sera pour lui recommencer le même parcours. Court l’eau, obligatoirement. C’est de cette eau là que je viens. Sinon eau immobile, stagnante, enlisant la pensée, comme pourriture marasme miasmes puanteur fonds invisibles monstres tapis dans la vase, emprisonnant l’élan, le mouvement, comme on épuise le poisson ferré, étouffant le pas sauf à tout lui laisser. Entre les deux, il y a bien l’eau à marées, à vagues comme va-et-vient limité du pendule de l’horloge et de tant de répétitions dans la latitude étroite du mouvement, vague après vague, parfois elle éructe, tempête, déborde, effondre comme on se venge. Appréhender l’eau. Après les yeux, il faudrait y aller depuis la peau depuis la bouche, la laisser mouiller emplir la bouche ou depuis le corps avec le principe d’Archimède et le lui confier comme on se déleste. Lui abandonner le pas gagné et tous ceux d’avant. À l’eau comme on se jette.
l’eau qui court et une écriture en mouvement comme une métaphore
Merci, Cécile et Nathalie, de vos commentaires. Précieux, ils m’apportent un autre regard.
Des eaux filantes aux eaux noires. Et retrouver ta façon (forte et si particulière) de brasser les images
Merci, Cécile et Nathalie, de vos commentaires. Précieux, ils m’apportent un autre regard.
le fil de l’eau et s’y abandonner ça ouvre des espaces de rêveries infinies encore plus si l’oreille s’emmêle aux frissons !
C’est fabuleux toutes ces directions… flèches multiples, fractionnelles, tout à coup rentrées à l’intérieur, « étouffées », rentrant dans les limbes, les fouillant puis revenant ragaillardies – « jetées », ah c’est exactement cette liberté de l’eau, celle de votre phrasé