A Cheylins, l’eau de la retenue EDF était une eau stérile, domestiquée pour tourner dans les turbines. Elle avait l’aspect menaçant de neige toxique fondue. Là-bas, en Chine, l’eau du Huangpu était chargée de loss, épaisse comme du café con lecce, des centaines de cargos chargés de sable et de d’acier remontaient le fleuve sans discontinuer de l’embouchure vers le Tibet. Chez eux, l’eau des fleurs, verdâtre, grossie d’algues et de matières en suspension croupissait des jours entiers dans les vases. Ailleurs, du côté de Pittsburg, l’eau du lac était merveilleuse ; des feuilles d’or, des feuilles rouges bercées par un gentil clapot y flottaient.
… retenues, vases, de l’eau et de ce que l’on en fait quand on la domestique et que l’on en use, une évocation tellement réaliste, une pensée bien sur pour le barrage des Trois-Gorges…