Il serait accroupi à regarder derrière la porte du four si le poulet cuit, si la peau dore, si elle croustille. Au dessus du four, sur le plan de travail, une plaque induction quatre foyers, sur l’un d’eux une poêlée de légumes en train de mijoter. En remontant sur le mur, une crédence composée de quatre carreaux marron « effet métal oxydé » et juste au dessus un placard blanc avec deux portes vitrées, en continuant sur la gauche, une fenêtre oscillo battante bordée d’une étagère en bois où l’on peut stocker des aliments à l’extérieur. La pièce tourne à angle droit, la crédence continue sur 300cm, le plan de travail sur 100cm puis laisse place à un évier deux bacs et reprend sur 150cm. Sur le mur au dessus de la crédence une représentation numérique de la Joconde, montée sur châssis « effet tableau de maître », la couleur de la robe du personnage et les tons du paysage sont assortis à la crédence avec ses carreaux « effet tendance industrielle ». A gauche du tableau sur une longueur de 120cm un ensemble de meubles hauts, le premier est ouvert, il est composé de trois étagères d’angle sur lesquelles sont rangés des pots : confiture, miel, épices, sel, céréales, fruits secs, chocolat en poudre, bocaux vides, puis un meuble filaire pour ranger papier aluminium, papier cuisson, paquets de gâteau, tablettes de chocolat, puis un autre placard blanc avec deux portes vitrées, dans lequel sont rangés : assiettes, petites, plates, creuses, verres à eau, à pied, flûtes et sur l’étagère du haut les dépareillés, les « qui-ne-servent-pas-mais-qu’on-ne-jette-pas-au cas-où », puis un meuble ouvert composé de deux espaces, sur l’étagère du haut des livres de cuisines, des cahiers de recettes, en bas la bouilloire entourée de dizaines de boites à thé, tisane, enfin le dernier meuble, le même filaire que le précédent, où sont rangés des pots en verre, des bols en céramique, des coupelles plus précieuses. Le frigidaire termine cette longueur. C’est une cuisine ouverte donc il n’y a pas de quatrième mur. Si la caméra continue son parcours, on découvre le salon aménagé d’un canapé vert, d’une table basse en verre marron, sur un tapis en laine rouge, de retour au coin cuisine, précautionneux, il serait en train de sortir du four, un poulet bien rôti croustillant et moelleux. Ce serait un dimanche et nous aurions faim.
Ce serait un dimanche et nous aurions faim.
J’aime beaucoup ce texte Cécile, il est très imagé et très beau. J’aime cette fin qui conclue si bien la scène et je découvre le mot Crédence grâce à toi. Merci, j’espère que tu vas bien, et je t’embrasse très fort.