derrière la toile, je sentais le vent, les herbes, les arbres, les bruissement, les sifflements, les hululements, la fraîcheur de la nuit contre laquelle j’essayais de lutter, j’avais les organes plein de soleil, j’étais peuplé du dehors,
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les yeux grands ouverts, je regardais le vide, je comptais le trop ; le nombre de fois où, les chemins mal embarqués, les oublis, les absences, j’ai vu la nuit s’épaissir puis s’évanouir,
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Seul sur une presqu’île, habitant solitaire des hautes herbes et du bord de mer, j’avais trouvé le silence, ou plutôt l’illusion du silence,
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à 6 ou 7 dans la même tente, c’était parfois dangereux, enfiévré, je voyais mes amis se transformer en géant. La promiscuité, le parfum du dehors, l’hygiène adolescente, c’est là que nous avons grandi, ensemble.
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5 h du matin, tombe sur le près la lumière blafarde et la rosée humide sur l’herbe, j’ai 14 ans, pour quelques minutes, je l’ai tenue dans mes bras
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le sol est frais, la lumière ne faiblit pas, l’orage et le tonnerre me rassurent.
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Tente canadienne, sac de trente kilos, tapis de sol, toit, double-toit, maquereaux aux angles, sardines tout autour. Attention ! faudrait pas se faire démâter
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le corps est chaud, les muscles ont travaillé, le sommeil sera bon, demain recommencer
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le fruit défendu, les exploits imaginaires, les histoires que l’on se racontent, les chansons paillardes, les bêtises des garçons.
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Où était le camp ? Quelque part en Savoie, j’ai oublié le nom du patelin, Saint Machin sur Truc, un nom à rallonge. Mes photos prisent au jetable traduisent mal la topographie des lieux. Je me souviens d’un petit plateau surmonté d’un cimetière où nous prenions nos douches.
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j’avais marché avec elles toute la journée, je n’avais jamais fait de camping traditionnel auparavant. Elles ont vite enfilées lunettes de soleil et maillots de bains, pour se tremper les pieds dans la rivière,
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