Sur l’obscure table d’une obscure chambre, tous les espoirs reposent sur les chiffres rouges vifs qui donnent le temps aux choses. Il faut attendre encore.
L’air est enfin doux, et frais, après la chaleur aoûtienne. Par la fenêtre, les branches prennent leur bain de lune, depuis combien de nuits ?
Un rai de lumière sous la porte. Les derniers pas partis. Du couloir, plus un bruit. Le cœur bat, et se tord.
Première nuit à Lyon. Ce qui frappe, c’est le silence, le vide de la pièce blanche et rien dehors pour l’interrompre.
Finir par tomber d’épuisement dans un lit inconnu et puis être porté, fondu dans les bras forts et chauds, jusque dans la voiture. Nous rentrons à la maison.
L’épouvante de toutes les idées qui nous traversent quand on est seul, que tout se tait et prépare son coup. Les murmures du dehors deviennent tonnerre dans le ventre glacé.
J’ai cru aimer dormir à l’hôtel et quand tout s’éteint, que la lumière orange filtre par les rêches voilages, c’est chaque fois le grand doute, que fais-je ici ?
De voir les étoiles par dessus la maison, les savoir flottant au-dessus de nos têtes. À l’heure où nous dormons tous ici pour la première fois, rien d’autre n’existe.
Le mitan du lit me couve et je ne suis plus qu’œuf lové au creux des plumes. Il y fait juste ce qu’il faut de douceur – une douceur infinie. Je suis le nid chaud et rond, le dimanche qui dort encore.
J’aime « L’épouvante de toutes les idées qui nous traversent quand on est seul, que tout se tait et prépare son coup. » et à l’hôtel « c’est chaque fois le grand doute, que fais-je ici ? »
Merci beaucoup martinewol pour votre lecture !
Magnifique. Tout aimé. Et aussi le passage que cite Martine. Merci. Et le dernier et le titre et tout.
Merci Anne pour votre commentaire qui me touche beaucoup