Tu ne bougeras plus.
Tu ne pourras plus bouger de toutes façons.
Mon nouveau nom ne te servira à rien. Il ne te protège pas de tout. Cette fois, ce n’est pas lui qui pourra te protéger.
Tu sentiras les arbres présents. Bien sûr, tu ne les verras pas. Dans cette brousse entre Wulli et Bundu, tu sais qu’il y en a. C’est une forêt claire, à bosquets plus denses.
Mais en pleine brousse, lors d’une nuit d’hivernage où de gros nuages couvrent le ciel, ils servent juste à compléter l’étouffement de toute lumière.
Pourtant, sentir les arbres présents pourrait te faire du bien. Surtout ceux d’un bosquet dense.
Mais il faudrait pouvoir respirer pour sentir cela.
Respirer, pendant un moment qui va te paraître très long, va t’être interdit.
Dans ces moments-là, il est humain d’aspirer avant tout à voir, à voir même plus encore que ce qu’on voit d’habitude, aspirer à deviner au-delà de ce que tes yeux saisissent. Mais il est peut-être salutaire de ne rien voir.
De toute façon, cette confrontation n’est pas avec l’humain. C’est avec l’animal. L’animal prédateur que tu aspireras tant à voir mais qu’il sera préférable de ne pas voir. Une confrontation avec l’animal proie aussi, celui que tu deviendras.
Et tu préféreras peut-être alors ne même rien sentir. Et pourtant il faudra.
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