deuxième essais en D4 - une voix tape sur un écran - voix blanche - journal sans jour et quelques livres d'heures - pensé à La voix humaine de Cocteau à Elvira/Elvire
22H34
sans doute l’aviez-vous pensé revenir
même tout détruire
22H42
voyez je tape
des lettres
22H51
dans le noir
23H12
quelles nuits sommes nous?
23H49
c’est l’histoire d’une femme qui meurt de quelques buches
le feu prend la robe de nuit le nylon fond
elle meurt à petit feu
de mes plaies
23H50
de vous n’attendre
23H52
rien
23H59
une bougie à souffler pour un anniversaire une seule bougie
(de la cire a coulé sur vos mains)
la souffler seule
00H00
vos sms acides
vos sms de cire
une bougie d’anniversaire pour éclairer la nuit et vous tenir contre ma langue
un mot
un seul mot de vous à déglutir
00H09
je t’embrasse le cœur (ma vierge mon icône!)
ce que vous m’écriviez
00H16
d’ici quand le jour lève on ne voit pas la mer on entend
l’océan d’ici on ne voit qu’un côté
des choses d’ici se retourner et ne voir qu’une ombre sur un mur
sur l’autre rive il y a toujours plus de lumière vous le disiez
d’ici se retourner
et ne voir qu’une ombre sur un mur
00H36
(ils posent un miroir dans une pièce fraîchement repeinte)
je vous vois
regardez comme je vous vois : votre tête penche à se briser.
00H37
regardez moi
si tu l’oses
01H14
tout est froid. Les pommes claquent des dents
02H01
aurez-vous quelque chose à me dire ?
(quand nous nous reverrons)
02H35
comme nous roulions presque nus lestés de pierres
et dans cette infinie douceur un grain un seul grain sous le sable sera venu tout dévaster
02H47
nos pacotilles amoureuses: l’assiette du chat cassée en deux une bougie qu’on souffle un caillou des fleurs un drap qu’on soulève. votre corps sans drap. des rêves des miettes de rêves une assiette de rêves coupés en deux des corps en deux
03H22
encore vous encore
03H41
regarde je laisse la lampe allumée on ne sait jamais
je laisse on ne sait
jamais et je jette mes vêtements au feu
regarde comme je suis nue on ne sait jamais
03H42
quand nous nous déprenions et que je marchais dans la nuit avec l’odeur
de ta peau
à présent je marche sans peau
03H57
sommeil blanc t’étreindre je ne demande pas grand chose d’autre à la nuit
03H59
ce matin vous n’étiez pas là le jardin s’apprêtait pour une visite il avait choisi ses verts ajouté quelques rouges et portait ses gouttes à facette
O4HO1
vous n’êtes pas venu Il y avait tant à faire
04H11
vous ne m’êtes pas indispensable voyez j’ai cousu deux robes de sable et lavé l’eau à mains nues c’est dans la nuit une brise létale et plus tard je serai sous l’eau calme.
04H20
nous deux encore un temps qui n’existe pas
04H29
ici on peut crier très fort ça n’embête personne
on peut se tordre de douleur ça n’éveille personne.
04H43
la montagne serait belle et se jeter aux eaux vives
( partir solution provisoire ) et à chaque départ se jurer toujours au cinquième jour l’oubli
O4H52
je voudrais vous entendre pour dire quoi (la paix je l’ai perdue, qui le disait)
« vous n’allez pas recommencer… avec vos questions…
vous n’allez vas pas… »
(que rien n’ait été) (juste commencer à finir).
Marguerite, l’avait perdue la paix
05H01
tous ces appels et ces jours sans un signe comme si rien comme si
rien comme si les abandons les départs
05H01
rien comme si vous
05H09
vos larmes de caïman et entre nos mains ce sarment
pour mettre le feu
au vent par exemple
le 05H59
( non non mon cher amour je ne vous aimais pas )
06H01
vous me parliez?
j’avais cru
Je le relis encore et encore. Merci, Nathalie.
Merci beaucoup Simone
Merci Nathalie Holt pour ces heures livrées. Cette voix qui frappe l’écran délivre l’intime, le rend universel. Comme Simone, je vous lis et relis. A chaque fois, la voix résonne vrai, résonne juste, touche, emporte, fait craindre. Comme si la fiction imposait le réel quand on se réveille avec la peur que le rêve ne soit pas rêve. Merci Nathalie de créer ce trouble. Il fonctionne.
l’écran la nuit le blanc taper… ça arrive quelques fois. Merci Ugo et Simone pour les commentaires
ce que n’aurais pu écrire même si osé (et cette charge de poésie)
Merci Brigitte d’être passée lire.
on croirait entendre et écouter Anna Magnani (beau) (merci)
Oh Anna Magnani! Merci Piero.
cette charge de poésie dans chaque jetée de mots
on te suit complètement dans ces accents très durasiens
et souvent chez toi, l’image de la robe, de la robe qui prend feu ou qui tombe dans l’eau, de la robe qu’on coud
(tes images de chambre en arrière-plan dans mon cerveau en te lisant)