Vous finirez bien par partir, il le faudra. Tôt ou tard, le jour se lèvera et vous partirez. Regardez cette pâleur qui monte déjà dans l’ombre. D’ici là, je vous conseille de rester à bonne distance. J’entends votre souffle. Si jamais je sens le moindre déplacement d’air, la moindre oscillation dans ma direction, sachez que je n’hésiterai pas : une fulgurance éblouissante et puis la grande nuit pour vous et pour toujours. Tant pis. Vous auriez dû être plus méfiante ou juste moins sûre de vous. N’essayez plus de m’embobiner et estimez-vous heureuse d’être toujours là. Tout à l’heure, j’aurais pu, j’aurais même dû, mais maintenant, trop difficile. Trop difficile après tout ça entre vous et moi. Sauf à y être forcé par un geste, un mouvement de vous, je ne pourrais pas. Vous parler. Je vais continuer, pour tenir, pour vous tenir à distance, pour retenir cette peur de vous en moi. Restez où vous êtes. Je ne voudrais pas faiblir, pas maintenant, si proche du jour salvateur, ce jour libérateur pour nous deux. Mes mots pour vous donc, recevez-les et ne les oubliez pas. Une autre chance, vous ne l’aurez plus, tenez-vous-le pour dit. Pas question d’un autre huis-clos nocturne avec vous. Terminé, basta, finito, the end. L’aube, l’aube arrive, appelez-la avec moi. Vous avez tenté votre chance, j’ai été bien naïf, vous avez perdu, mais je vous l’accorde et je n’en suis pas fier, ma victoire ou plutôt votre défaite n’a tenu à rien. Comme vous l’avez dit quand tout a basculé, c’était vous ou moi. Saisissez votre chance, je pourrais encore changer d’avis, profitez, fuyez maintenant sans même attendre demain.
Pourquoi en savoir plus ? Le mise en garde suffit, l’impératif ordonne. Bel instant suspendu.
j’avoue que… à moins que vous valiez le coup de prendre le risque..