Un paysage où l’horizon se perd à l’infini. Entre le causse Méjean et le désert de Mojave. Et la porte là, sortie de nulle part, comme un artefact tombé du ciel.
— Il y a quelqu’un ?
Celui ou celle qui était derrière la porte avait entendu des pas. Sa voix,adolescente quelque part, ne disait rien de son sexe.
— Oui, je suis devant la porte, répondit celui ou celle dont la voix ne disait rien de son genre.
— Avez-vous la clef ? Vous pourriez m’ouvrir ?
— Je n’ai aucune clef.
— Vous ne possédez donc aucune ville ?
— Je ne comprends rien à ce que vous me dites. Pourquoi avez-vous besoin d’une clef ? Expliquez-moi.
— Pour ouvrir la serrure, franchir la porte, sortir enfin d’ici, passer de l’autre côté.
— Mais cette porte n’a pas de serrure et vous n’êtes pas enfermé. Il n’y a pas de murs autour de la porte.
— Vous êtes idiot ou quoi ? Il n’y a que par la porte que l’on puisse passer de l’autre côté.
La conversation s’arrêta là. Celui ou celle qui était devant la porte vérifia que la voix derrière la porte avait raison: même si il n’y avait aucun mur autour de la porte, il était impossible de passer de l’autre côté. Seule la porte…
« Seule la porte… » quelle ouverture et quel titre possible.
Comme une énigme ou un paradoxe de logique: cette porte suspendue nous ouvre des mondes