le mobilier réapparait et la petite fille joue du tambour de ses mains et finalement de tout son corps ; joue de ce lit-tambour posé à la verticale elle semble dans une lente chorégraphie les bras levés vers le ciel vouloir ouvrir une porte
les personnages regardent le cheval alors que la petite fille s’en approche et lui donne un nom (il pourrait, dit-elle, s’appeler Cinéma) ; c’est alors que l’animal la regarde relève et baisse la tête comme pour la saluer et lui dire : Je me présente Son pelage est d’une couleur indéfinissable et ses pupilles encadrées de longs et petits cils renvoient un air docte Avec élégance ses sabots frappent le sol dans un écho qui paisiblement se forme et s’évanouit
(Tu n ’as pas peur ?) lui dit Man_sour
(Non) lui répond-elle, (il est fort et il m’apaise)
elle passe ses bras de petite autour du cou du cheval qui rebaisse et relève la tête plusieurs fois il la regarde dans les yeux il ne pourrait y avoir qu’eux ailleurs dans un désert sous le soleil il ne pourrait y avoir qu’eux sous le soleil dans une course
elle dit : (on dirait qu’il sait exactement qui je suis, je ne peux pas tricher avec lui)
elle le libère du piquet où il était attaché et le fait marcher sur scène en l’entrainant au moyen d’une corde souple elle le caresse et il la regarde semble même parfois la scruter de son regard noir elle pense : (il pourrait prendre avec lui cet échange entre nous il pourrait l’emmener avec lui au galop au bout de la terre elle se sentait plus forte soudain)
Man_sour distrait regarde vers la mer sous les constellations à peine visibles il ne dit rien, rien ne semble bouger Ari, elle, mange assise à la table du poisson cuit sous la cendre
(je suis bien ici, avec vous tous) dit-la petite fille, elle sourit avec l’expression d’une jeune femme plus âgée