Pas de merles à Koura. Pas d’heure bleue. Un polygone, ils l’appellent, c’est tout.
]il faut toujours que tu ne fasses rien comme les autres. Qu’est-ce qui ne va pas dans ta tête ?[
Une zone d’impact, à 130 km au nord-ouest de la ville de Klioutchi dans le kraï du Kamtchatka.Il y pleut des missiles, du Sarmat, du Satan. Le tout dernier, un Satan de deuxième génération.
]ce n’est pas ma tête qui est en cause. C’est tout ce qu’il y a autour. Le chaos, il n’est pas en moi. Il se construit tout autour de nous, nous enferme. C’est un mur qui se cogne dans nos têtes.[
Les experts des gentils disent officiellement que c’est un tir de routine. Ceux qui ont la charge sur les plateaux de télévision de désigner le méchant foutent plus la trouille : ils demandent si le méchant n’est pas malade et ce qu’il va faire avant la deadline.
]Ne perdez pas votre temps.[
Tout le monde le dit. C’est écrit partout. Ça craint, c’est vrai. Mais faut raison garder. La guerre par procuration, ça nous protège du pire et en plus c’est rentable. Mettre le feu au grenier aussi.
]tu m’apaises quand nous nous vouvoyons. Il faut que vous sachiez que le seul temps perdu est celui qui est sans toi.[
L’option guerre mondiale avec bonus nucléaire n’est pas sur la table. La surenchère verbale du méchant n’est que le signe de sa faiblesse. Avec 6 millions de morts et 2,5 millions de blessés à Paris, les re-Twitter sont garantis.
]a présent, peur de tout. Quittons les villes. Prenons la fuite. Tu as raison: le chaos est entré dans ma tête.[
Un missile de classe lourde a 200 secondes de l’Arc de Triomphe et l’infographie fait le buzz à mort. Londres sous l’eau. Berlin rasé. Chez le méchant aussi ceux qui ont la charge sur les plateaux de télévision de désigner les méchants ne font pas dans la dentelle.
]un peu, je crois bien. C’est pour ça que tu as choisi de mettre les crochets ouverts à la place des crochets fermés. Pour te perdre encore plus. Pour n’y plus rien comprendre. Pour tout mélanger.[
Et derrière tout ça, think & thank’s, chez les méchants comme chez les gentils, des usines à idées, des boites à trolls ou le contraire. Je ne sais plus. Je ne veux plus rien entendre. Plus rien. Ni l’alerte de la Caisse Primaire d’Assurances Maladies qui m’annonce que je suis éligible à un deuxième rappel. Ni mon médecin traitant qui me dit d’attendre pour la 4ème dose. Ni mon vieil ami toubib, cinquante ans de médecine, qui dénonce une hypnose de masse.
]prends moi dans tes bras comme les crochets enserrent les mots.[
La fatigue est immense. Hâte de l’heure bleue où chantent les merles. Qu’importe qu’elle soit du soir ou du matin: seuls comptent les merles qui se parlent. Ils ne mentent pas.
« l’hypnose de masse »… et le ]vrai dit[ qui ne compte qu’en soi
et les merles qui ne mentent pas
merci vraiment Ugo
Des mots qui écorchent. J’ai aimé le vide que je trouve poétique.
ces crochets ouverts renversent la perspective créent un petit chaos visuel qui répond à la tête : disjonctions et simultanéité. Le bleu de l’heure et le flux des obus le chant des merles … tapent et chantent en dehors-dedans…
exactement ça, la nécessité des crochets ouverts
et puis, outre votre justesse, m’avez peut être lancée