devant encore nous avons les pieds enfoncés dans le sable devant encore nous sommes au bord de l’eau devant encore nous mangeons des crevettes devant encore nous mangeons des brochettes devant encore avec une dame toubab devant encore qui a refait sa vie devant encore la voilà elle revient devant encore avec la bière locale devant encore le soir est long étrange devant encore pourquoi étrange devant encore nous émettons des souhaits devant encore échangeons des propos devant encore questionnons nous étonnons devant encore un peu de vent des rides étranges sur l’eau devant encore pas de moutons mais la mer n’est pas calme devant encore ou de l’autre côté la piste orange les hauts murs le minaret devant encore le silence des chiens devant encore repères à talibés devant encore rhododendrons villas carcasses devant encore chats faméliques devant encore boutiquiers devant encore ouverts la nuit devant encore le silence ou parfois la télévision devant encore bruit des groupes électrogènes devant encore quand le distributeur d’électricité n’est pas à la hauteur devant encore les gens se plaignent ou s’habituent devant encore ça dépend devant encore les talibés aussi devant encore on finit par s’y faire devant encore leur repère est à l’étage devant encore sur une chape en béton armé devant encore ils dorment là comme des petits animaux devant encore ils vont mendier devant encore ils doivent rapporter tant de leur journée devant encore leur conserve rouillée devant encore leurs pieds nus leurs jambes salies leur tee-shirt cambouis devant encore leur innocence et leur errance devant encore dans le quartier dans la ville devant encore un trafic à l’échelle du pays devant encore des pays voisins même devant encore c’est révoltant devant encore nous mangeons des crevettes devant encore nous sommes au bord de l’eau devant encore des brochettes