Deux piliers d’une plateforme (la vie) qui attendrait son troisième. Le saule pleureur d’abord. Longues tresses glissent avec le souffle et s’accaparent la rambarde du balcon entre les barreaux duquel il ne faut pas passer la tête. Plus tard l’ombre diffuse entre les feuilles protège (moins du soleil que de tout le reste). Plus tard encore le point de rendez-vous pour se retrouver seule et lire (en regardant les chiens passer, en rappel du temps qui passe avec). Les cheveux tombent en bloc un jour de drame et les tresses s’étendent sur l’herbe qui les a vu grandir. On récupère des tranches de tronc (laissées là éparpillées sans cérémonie) pour sauver des morceaux des piliers d’une plateforme (la vie) qui ne comprend rien à ce qui se passe. Les tranches encore sous des pots du balcon entre les barreaux duquel la tête ne passe plus depuis longtemps. Depuis une image interne de cet arbre qui protège (plus du tout du soleil mais de tout le reste).
Le robinier faux acacia ensuite. Ses feuilles dessinées par la main d’un enfant appliqué avec ses feuilles rondes et symétriques. La légèreté de ses branches et de plus près les épines. Partie de la famille des blossoms comme le cerisier, pas des acacias qui lui ressemblent pourtant plus. Le robinier rencontré majestueux dans un jardin qui en accueillait des centaines. Depuis se croise partout mais surtout dans les lieux où l’on ne l’a pas planté, pas voulu, pas attendu : les bords de périphérique ou les terrains en friches de banlieue proche. Ce matin encore, il en poussait un à travers le bord du trottoir, dans la rue qui monte trop pour les poumons à vélo. Cet arbre-là doucement pousse et prend sa place dans tout le reste. Plus que d’en protéger il accompagne et devient point de rendez-vous pour se retrouver non pas seule mais tout court.
Arbre protecteur, arbre point de rendez-vous, arbre proche de nous…
ai aimé ton approche en deux blocs, saule et robinier (j’en ai quelques-uns dans mon jardin sauvage)…