un disque vinyle punaisé dans sa rondelle au mur faisait office de décoration, le noir mat brillait tout le temps, la chambre était petite et sans fenêtre
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le deuxième soir, sa copine est venue, ils n’ont pas tardé à faire l’amour ; ça m’a aidé à dormir, je crois
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marguerite jaune pétales orange sur fond vert et marron, je crois que c’était le papier peint, je me sentais bien là, loin de tout, à 400 kms de mes ennemis d’école
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Ils ont disparu pendant une heure tous les deux dans la dernière pièce au fond de la maison, puis ils sont réapparus l’un après l’autre pour prendre une douche
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Comme le sommeil se dérobait, elle veillait sur nous comme une louve, depuis ma petite chambre d’enfant, je sentais le parfum de ses cigarettes à la menthe, depuis sa fenêtre, elle observait quelques bouts de ville.
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Dans la chambre à coucher des parents, il y a du bruit, mais il ne faut pas parler de ces choses-là.
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Okapi des années 70 de ma tante, collection bibliothèque verte et rose, Fantomette et le Club des cinq, les Livres dont vous êtes le Héros, je lis en voiture. Tout est bon pour faire plaisir aux parents et s’endormir.
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Insomnies. De plaisir. De joie. De fête. De doutes. De tristesse. De dépression. De solitude. D’exploration. D’errance. De recherche. Cerveau brûlé.
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Je crois qu’il y avait un tigre, un dragon, un phénix et un éléphant, je n’ai aucun souvenir de ces boîtes de thé, de leur goûts, de leur place, mais je les ai prises en photos, toutes les quatre les unes sur les autres. Qu’avais-je mis en déco sur les murs ?
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Insomnies. A Tours. A Montréal. Dans le Forez.
Insomnies. Quand j’étais enfant. Au lycée. Aux études. Pendant les périodes de chômage.
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1456 blvd Saint-Joseph. Elle était si gentille, elle me donnait tout, ma nuit était trop épaisse, sa lumière trop forte, je ne pouvais pas supporter.
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Insomnies. 1456 blvd Saint-Joseph. J’erre dans le salon. Le jour s’est levé. La porte s’ouvre. C’est elle. Je l’avais oublié.
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Je m’enfonce dans le canapé, je serai le dernier à dormir, comme toujours. J’ai de la chance, j’ai des amis et j’aime les gens.
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- Proposition précédente : Du dehors à l’intérieur de moi
J’ai lu celui-là et j’ai lu du dehors et j’ai aimé l’un et moins l’autre, alors je me suis demandée pourquoi et me suis dit que cela pouvait être intéressant d’essayer de le formuler. J’ai bien aimé des insomnies. Le côté impressionniste et le côté familier. Et puis l’alternance de sauts chronologiques, d’instantanés et parfois de sensations atemporelles, non situées. Parfois le paragraphe est dans le même environnement temporel, parfois il y a un saut de lieu et de temps. J’ai moins aimé du dehors, ou il n’y pas tant de sauts de cette nature, résultat c’est plus ramassé, moins dilaté. Les effets d’accumulation dans « du dehors », sonnent moins bien à mon oreille, parce qu’il y manque ces effets de variations, c’est comme si les petites bulles de dans « du dehors » n’étaient pas pleinement fermées sur elles-mêmes. Mais je ne sais pas complètement me l’expliquer.
Merci beaucoup Marion pour ce retour constructif ! Je crois que je me plus en intimité, plus proche des insomnies que du dehors. Pour le dehors j’ai peut-être étiré en voulant travaillé sur un (non?) lieu de sommeil. Je crois aussi que les insomnies et les portes portent, dans chaque fragments, plus de force, plus d’histoire. Encore une fois merci !
Rah zut, vu le zoom en différé d’hier, si je mets une initiale c’est pour éviter de faire apparaître mon nom, heureusement que tout le monde l’écorche ! Sur ce je poursuis mes commentaires composés.
Rétroliens : #P2 Les monstres chiffrés – Tiers Livre, explorations écriture
Rétroliens : #P1 Du dehors à l’intérieur de moi – Tiers Livre, explorations écriture
Rétroliens : #P2 Une marche dans le gris – Tiers Livre, explorations écriture