derniers jours d’août enroulés dans l’épaisseur de la même période des années passées même lumière suspendue retenue dans le bol renversé de l’acmé estival tôt le matin et dans le soir le soleil agit comme un pinceau poudreuse lumière approchant les contours du monde quelque chose attend et n’attend pas de soi et du dehors un équilibre des plateaux les champs jaunes la paille en ballots arrondis l’effervescence un après midi des hirondelles soudain nombreuses sur les fils tensions dans l’ajustement de leur réunion les sages déjà immobiles les énervées cherchent leur place l’aigu de leurs cris réunis fait nuage ne troue plus d’un jet le ciel savoir qu’elles se préparent au grand vol le lendemain le ciel est vide ou presque des attardées trissent encore derniers jours d’août le fleuve s’est retiré bas dans ses jupes de sables rien ne se hâte tout est plein c’est au dedans l’alarme sociale « prépare-toi » une obligation de rentrée à écarter se lever tôt pour rien juste le gout du café bu dehors sur la cale où respirer la poudreuse clarté mêlée à la fraîcheur de l’eau aux bandes de mouettes en pointillé sur la rive d’en face les quatre cygnes deux en sentinelle deux broutant les algues un cormoran bonhomme immobile sur l’épi les ailes à sécher étendues se détourner de l’horloge écouter battre le pouls pulsation en orbes closes se réunir suspendue
Merveilleuse ankylose de l’été quand il a fait son plein !
Merci à vous.
On est dans cette fin d’été épaisse où « rien ne se hâte » jamais et comme un tambour lointain les pulsations de « l’alarme sociale » de la rentrée, comme si la nature résistait à la bascule… et puis toujours ces fortes trouvailles « enroulés dans l’épaisseur », les « jupes de sables » du fleuve ; toute la délicatesse d’une aquarelle, un vrai plaisir de lecture !