La photo où l’enfant couchée sur les carreaux vichy, fleurs séchant dans ses cheveux (se rappelle qu’elle ne dormait pas, l’objectif était conscient).
Un lit comme la Manche quand elle s’imprime sur plages – sable ou joue – du coin de l’œil vois l’angle où le crâne a été frappé, fermer très fort les paupières pour conjurer le sort.
Tente-sommeil, pieds écartelés en guise de piquets le drap jaune trompe l’œil, improvise ciel solaire. Respire, rie, remue le lit et les histoires en battements de cœurs, attendre celui qui officiellement viendra nous délivrer du sommeil.
La chambre jaune où courent sur murs des ombres de ceux qui n’ont rien à faire ici, radiateur désaccordé discute avec l’ailleurs. Pourquoi les bruits du jour ont-ils des réponses que la nuit transforme en congrès d’effroi ?
Lit du haut ; prendre au mot, s’enrouler de sa couette, s’envoler, chuter. Chrysalide au sol, plus de peur que de mal.
Tremblent fenêtres car vie-capitale agite le verre. Raide yeux fixes sur grains de poussière – est-ce que c’est cela la mort – s’agitent dans l’unique diagonale de lumière.
Fenêtres de l’internat illuminées par le clignotement des lampadaires sur chemins du parc-forêt, nos couloirs fourmillent de la légende arthurienne en murmures.
Adolescence à l’hôtel, lit trop humide. Nous fumions à nous en étourdir les poumons, nos yeux encore pleins de films vus, les visages projettent des idées mouvantes.
Fêtes patronales chahutent les couches des ainées pas si grandes qui discutent de la peur des bruits, draps tièdes, bouches à hydrater les larmes sèchent vite dans creux des coudes et oreillers.
Bazar de jambes en bordel d’os-poils-peaux froides et tièdes. Vapeurs, comme une aspiration du sol de nos corps et consciences. Un baiser du papillon de nuit.
sacré rythme interne avec les alternances diptyques triptyques entre les phrases-bloc…
N’ai pas su, comme François Bon, cerner le rythme… « étais trop perdue par l’intérieur de chaque diptyque ou triptyque par les mots comme ce « radiateur désaccordé discute avec l’ailleurs »
Beaucoup de sensations, d’humidité, de lumière, et quelque chose qui entraîne, le rythme sans doute souligné par François Bon.