Du catalogue Manufrance : J’ai dix ans, je découvre un vocabulaire technique, et je rêve avec ses objets-mots, avec tous ces objets il y a toujours une solution. J’espère que dans la vraie vie c’est comme ça, rêver, et imaginer mille histoires.
Mermoz de Kessel : J’ai quatorze ans, je découvrir le globe et l’aventure dans ce livre, vivre et écrire sa vie, je ne sais pas si j’aurais ce courage.
Gatsby le magnifique de Scott Fitzgerald : J’ai quinze ans,. Quel style, avec cette écriture, il élève toujours son sujet, il écrit grand, plus grand que lui. J’aimerais tellement savoir écrire comme ça.
Le petit arpent du Bon Dieu de Caldwell : J’ai seize ans, la vie est une tragi-comédie, rions et pleurons ensemble.
Voyage au bout de la nuit de Céline : J’ai dix-huit ans, c’est insupportable, l’humanité ne serait faite que de salauds, c’est ça le monde qui m’attend ?
A la recherche du temps perdu de Proust : J’ai vingt ans. Quel lenteur, il demande beaucoup au lecteur, c’est le prix à payer.
L’étranger de Camus : J’ai vingt-deux ans. On peut écrire pour questionner le monde des hommes, ça peut aussi servir à ça un roman. Comment faire entrer le soleil dans un tribunal?
Je suis un homme de Primo Levi : J’ai vingt-cinq ans, il écrit simple et clair, même l’enfer, quel courage.
Les chaussures italiennes de Mankell: J’ai trente ans, la littérature, elle est là aussi, dans la littérature de genre, montrer son époque, ses contemporains, ce n’est pas inutile, des fois on ne se voit pas dans le miroir.
Dora Bruder de Modiano : J’ai quarante ans, il apporte l’émotion en enlevant, en effaçant, il ne laisse que des traces, il enquête sur les autres pour espérer trouver ses fantômes.
Mort à crédit de Céline : J’ai quarante cinq ans, il écrit pour faire rire, rire de la vie, sans vulgarité, la vulgarité elle n’est pas dans les mots.
merci pour Kessel, plein de souvenirs qui remontent ! et on est bien dans ce que je cherchais : ce qui se déplie dans chacune des phrases peut désigner une dimension à explorer pour soi-même…
Merci Laurent pour cette évocation de ses livres, y compris « Voyage au bout de la nuit » 😉