Un cavalier | la nuit | avance | dans une trouée | d’arbres | longeant une cloture | on voit | le cheval | se dégager de l’horizon | les arbres dans leur livrée d’hiver | les oreilles du cheval pointues | le cavalier a un chapeau à la Zorro | il avance | toute l’image tremble | peut-être l’effet « vieux film » | s’arrête | écoute quelque chose | on se doute qu’il écoute il s’arrête et il imprime un léger redressement à son buste | il tourne la tête pour regarder autour de lui | on devine | tout n’est que silhouette | assez proche | une ville | le soir ou la nuit | sur une colline un petit immeuble blanc éclairé | on ne sait si c’est la Lune | un lampadaire | un reste de jour | devant un immeuble plus sombre | une curieuse tourelle se détache sur le ciel | dans lequel il reste une aube ou une aurore | les toits noirs se découpent sur le ciel | quelques immeubles alignés | le cavalier poursuit sa route | une fenêtre derrière laquelle s’envole un brouillard | à coté vient un homme qui regarde à travers | vers l’intérieur | vers nous | nous ne le voyons pas nous ne savons pas qu’il est là on ne sait pas ce qu’il regarde | son visage est contrasté | la lumière rebondi sur son poing fermé | une bague à l’annulaire | il est habillé de noir | il reste un moment | il se penche un peu et reste fixe | le brouillard derrière est une fumée qui s’envole | une femme boit | un homme parle | à un autre | animé | lance une main en avant | pour appuyer ce qu’il dit | autour d’une table | de bar | il se tourne vers la femme | qui pose son verre | qui l’écoute | ensemble joyeux | l’homme a une casquette | la femme un foulard | l’autre homme tête nue | deux autre femmes écoutent l’homme | style ouvrier | il a une cravate | dans un style populaire | danses | dehors | flambeaux | ronde | éclats de lumière | feu de paille | l’homme parle | se lève | une main toujours levée appuie ses paroles | la femme parle | une discussion joyeuse | l’homme tourne vivement la tête vers tous les convives | il parle de façon animée | derrière la fenêtre | toujours | quelqu’un regarde | en silence | serrant les lèvres | la femme éclate de joie | elle se met debout | aussitôt c’est la danse | tout le monde | joue | les couples | se détachent | la table reste seule | les verres abandonnés | on sort par une ronde | la ronde parcourt la salle | les danseurs deviennent audacieux | une femme passe le long du mur vers la porte elle sourit | personne ne fait attention | ouvre | des rires | entre qui était derrière la fenêtre | qui était devant la fumée | son chapeau de Zorro | la ronde s’arrête | une s’arrête | deux s’arrêtent | regardent de dos | l’homme est sévère | dans les verticales de la porte | son poing serré | sa bague à l’annulaire | son visage blanc | farineux | ses sourcils épais | il regarde | autour | un couple de danse recule | ne comprend pas | la respiration de la danse encore dans leur poitrine | ils regardent les yeux écarquillés
Incroyable cette verticalité que cela donne dans le texte. J’adore. Cela donne envie d’écrire, de voir le film, merci.
Oui c’est sympa j’aime bien jouer avec les signes de ponctuation. Et puis toutes ces idées de dire quelque chose, de décrire ou de suivre, à la fois par les mots qui viennent sur la page et par ce que l’on regarde.
Bonsoir Ista, j’aime bien quand vous répétez les mots- ronde, zorro, bague ,poing, danse,… dans la description sèche visuelle…