Déballe ta malle, décoffre tes carnets, notebooks , Composition Mead, Ohio, made in China, (tiens donc!) Shakespeare & Co, Dodo Pad, Spinnrad, Letterbox; les offerts, les glanés, les convoités ; les sans marges, les sans lignes, les espacées, les resserrées, mais jamais, jamais de lignage Seyes ( les jambages caracolent hors des rails). Carnets pour mémoire, pour plus tard: les citations, les livres lus, les livres à lire; diaries négligés ( nous n’écrirons pas les années, n’en déplaise aux futurs héritiers, d’ailleurs la plupart sont brûlés) ; cahiers de traductions: poèmes, bouts de romans, de scènes ( entre deux mots croisés, pour assouplir les articulations ) ; et des bribes, des ratures, des amorces, des pattes de mouche, des élans avortés. La malle n’est pas pleine, loin de là, déception, mauvais rappel de tous ces mots dissipés, disqualifiés, évaporés. Une idée qui trotte dans la tête doit-elle finir sur une feuille? Une idée notée sur une feuille a-t-elle plus d’épaisseur, voire de réalité? Certains cahiers ont des titres: on constate que ça augure mal, seules quelques pages sont noircies. ( on dit noircir des pages. Ça soulage? – hum – Pourtant on écrit rarement les idées noires.) La vieille malle déglinguée a presque cent ans, ça inspire confiance, n’est ce pas?
réussi, génial ! après c’est comme la bicyclette, on sait faire pour toujours ! (me suis permis rajouter l’image…)
Super, le titre ! Et la suite aussi !
Petit clin d’oeil dans le titre à Walter Benjamin ?
Ce déballage est très vivant en désordre, on y retrouve plein de choses qui font écho ici et là dans nos carnets. Merci beau moment de lecture !