Ce visage qui t’arrive de trois quarts comme une déflagration d’être
Cet effet d’infini distance dans le tout proche
L’impatience du visage à se hisser au rang de mémoire
Du visage on ne sait pas le nom c’est quelqu’un qui se retourne
Impression d’elle qui t’arrive comme par effraction
C’est elle on dirait mais avec cette lumière qu’on a en plein visage avec les cheveux courts le vent qui les soulève on prend un temps avant de dire Elle
Elle te dit quelque chose elle te rappelle quelqu’un ou quelqu’une
C’est un visage d’Elle dont on ne sait rien.
C’est un visage d’abord de rien
C’est dehors sur un bateau un grand bateau blanc qui relie les iles aux iles. C’est en plein vent au bastingage cette nuque brune éméchée
Elle se retourne parce que tu la regardes
Mes yeux sur elle
— Celle qui se retournait dans la lumière à midi ?
— La jeune fille aux cheveux courts ?
— Tu l’as donc vue aussi ?
C’est qu’il vous frappe en plein visage ce visage de rien
— C’est trois fois rien, dit le visage. Comme tant d’autres, il dit. Je suis.
— Je suis dit le visage. Et encore : cherche moi
Jeunesse à couper le souffle « nous aussi … autrefois »
Tu as dit qu’il y avait trop de lumière pour voir. Tu as parlé de contre jour. Une impression rien de plus.
Ce mouvement de se retourner mais pas complètement. Les yeux qui te regardent dans l’obliquité du trois quart. Ni face ni profil. Dans le trois-quarts la trace d’un mouvement.
Giacometti ne pendrait pas le visage de trois quarts à part le sien bien entendu.
Dans l’autoportrait le trois quart
Ce n’est pas un autoportrait
Ah mais c’est beau !!!
Merci Caroline
J’adore
Merci Shirin.
poème, qui change de pied parfois (enfin change de forme) mais garde profondément cette unité poétique
Merci Brigitte – changé de pied ou de forme sans le savoir – il y avait ce visage à entrevoir qui faisait lignes