L’eau plate, idiote, déjà refroidie dans la baignoire sale, rougie par le filet de sang qui s’échappe de tes veines, rougie par le flot de haine, hommage à Sénèque. Chute dans les eaux profondes et sombres d’un puits, coincé éternellement. Plongeon vertigineux dans les eaux chlorées, douleur embusquée au fond de la piscine dans son p’tit pull marine. Eau turquoise et tourbillonnante de la chasse d’eau emportant l’étron noir de mon désespoir. J’ai perdu les eaux pour te donner cette vie que tu as repris. Eau trouble qui aveugle les yeux, emporte le rimmel, panda pleurnichard au bord de la mer morte, frêle esquif de papier avalé par les rapides, rien ni personne n’étanchera ma soif.
Ouh ! dur…eaux dures…
L’eau qui manque : elle a beau être idiote, salie, chlorée, trouble, elle arrive toujours à manquer.