Que l’on puisse s’asseoir sur le peu d’herbe aux heures de déclin, près du tronc où s’enroule une manière de papier à cigarettes, sous les branches fines, cassantes, sous les feuilles en amandes, dentelées, ne dansant à aucun vent mais donnant un toit laissant voir le ciel sombrant, à terre, le jardin prolétaire s’agrandissant, s’ensauvageant, la rue disparaissant, le jaune du mur devenant braise sourde sans limite, les grands assis sur le rotin perdant visages, regards, plus rien de sévère chez les coudes, les genoux, le soir dévêtant la nuit à venir de toute peur.
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De l’escalier, dire qu’il est immobile, comme l’air touchant ses marches. Une fenêtre carré qui ne s’ouvre pas, laisse entrer par un verre cathédrale la lumière qui s’affaiblit à mesure qu’elle s’abaisse. Il est encore là maintenant, il ne peut qu’être là, il soude la chape couvrant la terre et le dalle de l’étage, sans lui pas de maison et la maison est sur la carte universelle, je l’ai lue, je l’ai écrit, déposé presqu’ici mais la carte reste hors des murs clos, elle instaure des secrets, il n’y en pas de secret alors ou alors c’est moi le secret. Pas de secret pour l’escalier, on dit qu’on l’emprunte mais il vous livre passage, on va vite, toujours couru vers la porte sur la dernière marche, ou en descendant, sautant, glissant, et le tournant en bas vers le garage, l’atelier, la chaudière, la pièce sans fenêtre qui porte le nom de cave. Si on ne tourne pas on va vers la chambre des sœurs et avant en-dessous des marches, il y a, sans âge les livres.
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Il n’y a rien avant. Le commencement est là, matin qui fait naître la lumière qui enveloppe, sertit, loin dans le temps, jusqu’à maintenant pour être défaite, en cet instant de nuit, se lever en joie, elle circule, s’étend, caresse les murs et dispose un intervalle, une clairière avant que l’existence des autres ne soit révélée.
Une interrogation à la lecture sur l’effet produit par les participes présents : pourquoi ce choix ?