Celle qui mêle les fils sur le coussin usé pour produire sans sourire la plus fine des dentelles, celle qui du pied commande la trame et dont les mains s’échangent la navette sans échanger un mot, celle qui passe dans un trou, repasse encore dans l’autre jusqu’à lier à jamais la poche et le bouton , celle qui s’occupe des moutons pour laisser filer leur laine, celle qui rapproche les étoffe pour mieux les assembler, celle qui construit nos habits après les avoir bâtis, celle qui de ses aiguilles usées transforme le manteau du mouton en manteau d’homme, celle qui laisse filer l’histoire en tissant du lainage.
Celle-là, s’emmaillote elle-même dans sa prison de fils.