16h30, la nuit tombe. La bise, le froid. On marche, dans le parc, les feuilles tombées sont glissantes sous nos pas, dessous, le gravier crisse. On rentre des courses / d’une promenade / d’un café avec l’ami-e
Sensation, celle-là, on sent le regard sur soi comme une chape lourde. Tout le monde court, personne ne remarquera dans le noir de la nuit glaciale. Sa présence se rapproche. Le gravier crisse plus vite, plus souvent, petite foulée, instaurer une distance entre nous et l’autre. frisson
Entendre le psst psst, comme un froissement, bien trop près pour notre confort, on sait que c’est pour nous, on ignore intentionnellement, le frrt devient plus insistant. Nous enveloppe comme la nuit sur la ville, la nuit chape de velours pour cacher l’inavouable, l’invisible. Etouffer tout bruit.
Tourner abruptement, changer de chemin vers la lanterne, on ne sait pas très bien si c’est pour s’assurer qu’il nous suit, ou pour semer, la boule au ventre sait qu’il est trop proche. on prendrait cette lumière de lampadaire pour un spot de théâtre.
Un contact, sur l’épaule, naissance du cou, léger comme une feuille. rugueux comme une écorce. Froid et vivant, collant comme la résine. Pétrifier de peur, prendre racine de terreur.