Une goutte d’eau tombe sur la surface sombre de la rivière. Elle heurte l’étendue liquide, la percute dans un bruit de succion, le baiser de ta bouche, l’aspire et la rejette dans le même fouillis sonore. La goutte vient rebondir dessus à la manière d’une bille avant de s’engouffrer à nouveau dans la profondeur de l’eau, brisant son miroir fragile d’un coup sombre, déchirant la surface d’une blessure qui tarde à se refermer, d’une éclaboussure apparente. Il y a un silence où il n’y a pas eu de son. Il y a un silence où aucun son ne peut être. Propagation de perturbations mécaniques dans un milieu élastique. Ces ondes se répètent à l’infini. Dans l’espace et dans le temps. C’est comme inscrire des pensées en soi sur une feuille. Être capable de tant de choses à la fois et sombrer. Se propulser dans la direction de son point de chute. Appartenir à un corps animé d’une volonté unique. Rester soi-même en dépit de tout. Là se trouve le vrai silence, conscient de lui-même et seul.
(j’enfreins le silence) (content de te voir) la chanson Bozo (Félix Leclerc) ou ces ronds de Pierre Barouh (chantée par la Françoise Hardy) on les entend – enfin je – et non, ne pas sombrer – merci à toi (j’arrête, là) :°))
Oui, merci Piero pour ces ronds dans l’eau de Pierre Barouh soulignant d’un sourire, la chanson d’un oiseau, je m’en souviens bien. Et même dans des eaux moins tranquilles.