#anthologie #prologue | Rideau

J’ai glissé. Quitté Amnios et Chorion. Vu un point lumineux. Par le sommet du crâne, suis entré dans un halo nébuleux où résonnaient des voix comme on parlerait dans un cornet de papier ou dans une bassine en plastique. J’ai répondu par un cri, les poumons pleins. Ma première expiration à l’air libre. Deux mains me saisirent sans que je sache si elles étaient froides ou chaudes . Posé sur une matière douce non loin duquel battait un cœur que je connaissais bien. J’étais de l’autre côté du décor. Des coulisses à la scène.

A propos de Romain Bert

J'écris pour mieux lire.

9 commentaires à propos de “#anthologie #prologue | Rideau”

  1. Bonjour Romain, J’ai beaucoup aimé ton texte. Court, efficace et si plein de vérité. Il faut dire que j’aime les formes courtes.

    • Merci Emmanuelle, quelque chose me disait que tu passerais par là. 😉
      « L’homme est si borné qu’il n’a aucune idée du commencement et de la fin de son existence. »

  2. Vite fait Bien fait ! Un vrai boulot d’obstétricien. Tout s’est bien passé Madame, et portez-vous bien ! Au suivant ! Heureusement maman est là, Tap Tap Tap son gros coeur…pour papa on verra si…solidaire ou non, deux gros coeurs, ça permet l’alternance…,chaque chose en son sang. Belle mise en scène au culot.

  3. .. de l’art de la synthèse décorée à l’or fin!
    « Des coulisses à la scène »…Que le spectacle  » Anthologie » commence!

  4. Bonjour Romain, je n’ai pas compris le sens de ton texte, Ni le passage dans l’autre sens
    « L’homme est si borné qu’il n’a aucune idée du commencement et de la fin de son existence.»
    Si tu as une minute ? Simone.

    • Bonjour Simone, avec plaisir. Il s’agit d’une naissance, d’une mise au monde comme nous y invitait ce prologue. Et la phrase est de Goethe pour répondre en clin d’œil au commentaire d’Emmanuelle et qui à mon sens exprime bien ces « mystères » que nous vivons tous et dont nous ne pouvons nous remémorer dans un sens et dont il est impossible d’en avoir mémoire dans l’autre. La naissance et la mort. Je vois aussi dans la phrase de Goethe une borne comme sur les routes pour « borné ». Pas le « borné » à usage plus contemporain. Merci Simone.