DU SEUIL le couloir s’enfuit suit la mosaïque dorée du parquet éraflé parcourue cent mille fois de l’enfance à ce jour porte vitrée au bout toujours ouverte on aperçoit l’enfilade en teck foncé les bibelots dessus le paradoxe de ces bibelots dans logement social mais là CRI là dans l’encadrement de la porte quelque chose ne va pas quelque chose d’inhabituel CRIE sans savoir encore pourquoi sa tête penchée en arrière sa tête déborde du divan qu’on ne voit pas lumière jaune de fin d’après-midi sur ses cheveux GRIS le bandage qui tient sa mâchoire Marat assassiné cherche Charlotte ne vois pas pas tout de suite la morte
J’aime beaucoup, c’est surprenant l’apparition de Marat. Texte court qui me fait basculer d’un coup.
ah merci Rudy ! Marat la tête bandée, (pas la mâchoire, j’en conviens 😉
Brève exploration qui surprend… cri… fuite… et le corps abandonné qui tombe un peu dans nos bras… tableau-mémoire… votre poterne à vous !
Merci de votre lecture surprise, Françoise, vous me faites voir quelque chose que je ne voyais pas
Que dire ? Une description qui entraîne là où on ne veut pas vous suivre et qui telle prend son sens et sa force, et voilà l’image universelle plantée en nous, épinglée… Quelle force ce texte court ! Merci Catherine.
Merci Anne de votre fidélité et de votre commentaire, pardon pour le coup d’épingle…
et malgré les blancs cela file, coule
oublié le début du commentaire : quelle force !
Et si on veut une suite à ce texte, on peut réclamer ? Ca sent le bon polar. Charlotte, pourquoi, comment, qui est-elle ? Et de la force dans cette brièveté.
Charlotte Corday qui a tué Marat. Bon je reconnais que c’est peut-être tiré par les cheveux …on verra. Un polar ? mais quelle drôle d’idée !
Très cinématographique. Fulgurance. Quelque chose aussi du ha¨ku sans doute à cause de la brièveté du propos, de sa force, de l’impact laissé.