Construire une ville avec des mots # 1

Il revient. Il avait oublié, mais, seulement un angle, un bloc du bâtiment en face lui suffit, il semble qu’il a tout le reste sur bout du souvenir. En bas ? dans la rue, il regarde autour, un seul mouvement de son corps et il retrouve le souvenir du pas qu’il avait dans cette rue. En marchant, les muscles lui délivrent les souvenirs au compte-goutte. Il s’arrête, il attend un moment. Le mouvement de la marche lui redonne le rythme, il retrouve le rythme de la rue, il est Attentif seulement au rythme il lui que sa mémoire lui restituera d’abord un rythme, sans image, le corps reconstitue le lieu, il laisse le corps faire il marche a -t-il marché dans cette rue à cette ci de l’après midi ou le soir il pourrait donner d’autres détails maintenant que le corps est dans le rythme, le bout de  la rue, l’impasse, les rues parallèles, le carrefour, il lui semble qu’il ne pourrait exister sans cette mémoire, il voit des passants marcher , il a envie de leur parler, de leur demander s’ils se souviennent eux de comment ils sont arrivés là, juste entendre leur voix résonner, que simplement le son en dira autant que des descriptions des explications. Il les voit, il voit qu’ils ne sont pas habités de la même mémoire que lui, ils ne reviennent pas eux, ils ont toujours été là, depuis toujours, il devine une rue ici sur la gauche, va-t-il la prendre ? Quelle surprise, il se laisse aller, il prend la rue à gauche et guette est-ce bien là ? Il ne sait plus reconstituer, là il entre en terre inconnu, là il regarde les passants, il y un square à gauche, la rue est claire, dégagée, c’est une assez grande artère parisienne, les immeubles sur la droite, et le square, au fond dans le lointain, la ville à perte de vue. D’ici il voit vraiment la ville et non plus cet espace où sa mémoire l’enferme, le dégagement, le pousse à marcher à s’éloigner de l’endroit connu et reconnu. Il n’y pense plus, il marche, l’effet recommence, un moment plus tard. Trouble il s’arrête, il reconnait l’entrée du square, tous les squares qu’il connait se superpose, il voudrait entrer dans le square, les images d’autres lieux semblables, rêvés ou inventés, il voudrait faire l’inventaire de tous les squares, de toutes les cabanes où il pris quelque chose à manger, où il s’est assis que -il ne sait très bien quoi, l’envahisse, prenne le dessus sur sa mémoire. Il entend de nouveau le rythme, la petite musique il a une mémoire musicale du lieu, qui vient combler les plages d’oubli.