considérations sur les solubles et les insolubles

refusant, quant à lui, de n’être qu’une ébauche, qu’un succédané d’humain, incolore, insipide & inodore (dit-il), secouant ses mains, à toute blinde, au-dessus de la table, laissant tomber, provisoirement, l’épluchage des carottes, ne supportant pas, n’ayant (de tout temps, i.e. depuis sa naissance, depuis qu’un jour, pan !, sans crier gare, il est devenu ce qu’il est : une conscience (dit-il), un petit animal parfaitement au clair, sachant sa place) jamais supporté l’eau des légumes (dit-il), cette humidité froide teintant les doigts & les fripant à chaque fois qu’il se met à l’ouvrage, épluche consciencieusement une botte de carottes, comme s’il craignait que l’eau, l’humidité des légumes, ne rende soudainement solubles ses doigts insolubles, faut être dingue, non ? (dit-il), (ou quelque chose du genre)

A propos de Vincent Tholomé

Auteur performeur, biodégradable, biodégradé, s'enduisant l'été abondamment de crème solaire, multicouche l'hiver, rasant les murs l'automne parce qu'il craint le vent et les tempêtes, heureux comme une plante au printemps. Ses derniers livres ? MON ÉPOPÉE (Lanskine éditions) et QUARANTE JOURS DANS LA VIE DE ROCCO MCCALL (Maelström Réévolutions). Travaille actuellement à TERRES RARES, le livret d'un opéra qui, croisons les doigts, verra le jour en avril 2022. Un site ? http://uranium.be/monepopee/ consacré au livre éponyme et réalisé avec Gauthier Keyaerts, comparse dans le duo sono-verbal VTGK. Voilà. C'est tout pour aujourd'hui.

2 commentaires à propos de “considérations sur les solubles et les insolubles”

  1. … tant qu’insolubles ses doigts, les carottes n’ont qu’à bien se tenir ! plaisir à ne rien éplucher de cette conscience, de ce petit animal sachant exactement sa place, juste le lire, le relire et l’imaginer assis à sa table d’éplucheur de carottes !…

    • merci de vos mots, Christiane : bien vu, bien lu : j’aime écrire « des consciences » mais des consciences qui ne sont pas épluchées, en effet ! hihi ! je veux dire : des consciences qui, petit à petit, à mesure que le texte avance, se dévoilent (un peu) et j’essaie d’écrire des choses comme ça le plus simplement possible, à travers un geste, un mot, une attitude, un objet, une scène très très quotidienne, très très « basique »… (bon : sur 100 mots, c’est un peu compliqué de faire sentir tout cela mais le « parti-pris d’écriture » est là !)
      beau week-end à vous !