Certaines histoires sont présentées comme des miracles. Celle-ci en fait partie. Il tirait la langue sur le trottoir, en ma direction, alors que ma mère, derrière le rideau, me tenant dans ses bras, guettait son retour. Une résurrection devenue mythique.
Loulou, était bien un loulou blanc (ou spitz) . Témoin mais pas compagnon de jeu.
La pharmacie, quant à elle, était sur la place de Mervilles.
Ce n’est pas un tambour fleur de fanfare dont il est question, qui fait se gonfler les poitrines à son passage et gonfle aussi de fierté celui qui le fait résonner dans les rues les jours de défilé ou de carnaval. Ce n’est pas un tambour de fête ou d’apparatLe hublot reste une fenêtre. Me revient en tête le passage d’un monde à l’autre constitué par un hublot de machine à laver ouvert dans le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael. Une loufoquerie qui, elle, ravive les couleurs!
C’est l’idée d’une ville vivante, artères et poumons en surface, entrailles en sous-sol, profondes, abritant un autre monde, aveugle et éclairé. Aveugle car sans lumière naturelle. Éclairé comme seuls les no-mans lands le sont parfois, par le côté sombre que leur donne la nuit perpétuelle, par les zones d’ombre et les angles morts qui abritent l’étrange et la mélancolie..
Sable, protéiforme. Pierre angulaire de l’infini.
Une bonne blague à la grisaille ces murs offerts à la couleur et aux exubérances. On parle de Roubaix comme petite reine du street-art et musée à ciel ouvert.
Curieuse sensation que la conscience de la non peur, là où elle devrait être, d’après des schémas que l’on élabore, là où l’on trouve anormal qu’elle ne soit pas. Bizarre, le temps que l’on n’a pas, car tout va très vite, et qu’on prend, malgré tout, pour penser à ça, à l’étrange absence de peur, en quelques secondes, fractionnées par un tourbillon.
Macharaviaya est un village blanc de l’arrière pays de l’Axarquia. Il est connu pour avoir abrité la fabrique de cartes royale d’Espagne. Cartes à jouer qui ont rendu l’endroit si prospère qu’on l’a surnommé le Petit Madrid. Petit, tout petit… L’endroit est surtout bien doux, paisible, même si son nom est apparu, pendant un temps, aussi imprononçable que celui de son voisin, Benajalafe, à l’hispanophone éternellement débutante que je suis.
À Macharaviaya, village scintillant et charmeur, on l’ignorait, se sont égrenées, quelques magistrales dernières fois.
Quelques serviettes en papier ont débarqué, ici. Piquées, tirées du distributeur métallique posé sur la table de la terrasse del hostal La Esperanza. Comme une intuition, l’assurance de garder une trace.
Cafeteria-Restaurante La Esperanza. Un numéro de téléphone, une adresse mail. De fins rectangles de papier blanc, pas très absorbants, vite chiffonnés et abandonnées sur les tables.
Des traces, c’est peut-être ce qui traîne le plus dans ces carnets d’été.
Le blanc, c’est balbutier. C’est dépasser la sidération et rassembler, dans l’urgence, l’essentiel de ce qu’il y a à dire et à montrer. On se touche, on se parle, on se perd, on écoute Léonard Cohen, Simon et Garfunkel, on se perd, on se regarde, on rit un peu, on mange du chocolat Lindt au caramel et à la fleur de sel.
L’hypothèse 3 est vraiment la seule qui tienne la route. Écrire répond à ma seule envie, besoin peut-être. Moi, mon errance et mes inséparables. Le JE, difficile à dissocier, car c’est lui qui, de plein fouet, s’expose. Ce Je, ce Moi.
Ne pas s’encombrer, ne pas se charger, veiller au détachement, notion que je n’ai jamais vraiment appréhendée autrement que de façon parfaitement abstraite.
L’oiseau se pose dans une main aimée qui ne cherche pas à se refermer sur lui pour le retenir ou l’obliger. Il s’envole et revient quand il veut, s’il veut, parfaitement libre.
J’apprécie ces notes passées au filtre empreint de poésie ; des images surgissent, irréelles et sensibles. Merci !
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire.