Une nappe nauséabonde frappe les narines et fait claquer des dents. Elle provient d’une artère qui explose en vaisseaux clairs d’un côté et visqueux de l’autre. Quelques fous pataugent, bottes montant jusqu’au cou. Parfois, ils se baissent pour tirer encore plus fort sur l’épuisette qui ne veut pas s’extraire de la bouillie. Lorsque leur sacoche est pleine de larves, ils passent de l’autre côté de la rive pour se décrotter et relâcher leurs proies qui, pour la première fois de leur courte vie, seront visibles de leurs prédateurs au-delà du premier millimètre. Le courant les porte alors vers une grille aux mailles serrées sur laquelle s’écraseront celles qui n’ont pas été dévorées.