Les phares se répondant à contre sens, m’éblouissant à chaque passage. Devant, une longue enfilade alternant rouge et rouge vif dans la pénombre. Attendre. Repartir. Tapoter le cercle de caoutchouc, le serrer, maugréant et soupirant tout en écoutant le billet d’humeur de 06h57 à la radio. Chaque jour la même station. Passée la barrière du parking, faire le tour des allées dans l’espoir de trouver une place libre. Levé un peu tard ce matin. Détail, certes. Mais ne pas négliger l’effet papillon, qui, prenant tout son sens ici, gâte ce début de journée. Accélérant le pas, s’engouffrer dans l’éclat acéré de la faïence tapissant la station du sol au plafond. Sur le mur, transfiguré par la joie, la réussite incarnée du jeune homme propulsé dans l’avenir par cette école hautement recommandée, chiffres à l’appui. Puis le face à face sur les banquettes arc-en-ciel, plongés dans nos smartphone, indifférents aux arrêts, le décompte inconscient des stations. Mon tour arrivant, se frayer un passage entre les corps sans les frôler, si possible. Monter les marches une à une, recommandé pour entretenir la santé. Petit passage dans un sous-bois, se retrouver au portail, tapoter le code, entrer. Bonjour ! Bonjour.