C’est un roman ? C’est une vie ? C’est le roman du roman qui s’écrit et qui te révèle à toi-même. C’est le roman qui a déterminé ma vie au moment où je m’y attendais le moins. Il a presque provoqué ma dérive et m’a reconditionnée sur un autre chemin, comme une espèce de réassurance dans mon destin. Je l’ai d’abord acheté en Folio et j’ai laissé tous les volumes sur mon lieu de vacances, en Bretagne. Puis je l’ai acheté en Quarto pour l’avoir à disposition sur la tablette qui se trouve en dessous de mon ordinateur. C’est un roman qui ne me quitte jamais vraiment même si je ne le lis pas aussi souvent qu’il le faudrait. Je l’ai lu parce que je voulais le lire avant de mourir, pour voir si la réputation de ce roman n’était pas usurpée. Je n’ai pas été déçue, bien évidemment, puisque c’est mon roman totem qui fait semblant de me poursuivre. C’est le roman d’un rêve absolu, celui d’être un jour un écrivain. Que me faudrait-il réaliser maintenant avant de mourir ? Sans doute que je me mette à écrire moi aussi. Une chose est sûre, c’est que jamais je n’égalerai ce roman et que personne ne l’égalera jamais de toute façon. C’est le roman total et absolu dont je suis amoureuse. Je suis amoureuse de sa prose, de ses images, de ses contextes et de son narrateur. C’est un roman qui me parle, qui me conte tout un monde qui s’éteint pour renaître sous une autre forme. Ce roman est mon monde. J’en relis des fragments actuellement. Je ne l’avais pas oublié.