Dans l’immeuble ont été relogées des familles de plus mal-lotis. Difficile d’y reconnaître le lieu des temps heureux. Mais il faut faire place. Impossible de les voir comme des réfugiés. Il faut accepter l’idée que de tout temps, sans que cela nous ait été visible, composer avec le précaire. L’accepter au risque de devenir soi-même un refuznik.
A devoir se faire plaisant oiseau des îles pour qu’une Ingrid Himmler ne vous dénonce pas et continue de vous laisser utiliser sa salle de bain pendant de longs moments.
N’y a-t-il quand même pas à quelque étage une Mrs Dalloway préparant une grande fête où il serait possible, entre deux plats, de faire revenir les souvenirs de temps où tout s’est déjà rejoué ?
Il est à craindre qu’il n’y ait que des joueurs d’improbables marelles à chercher le soleil d’autres continents au milieu des perspectives de façades muettes.
Ou bien des couples jouant au quitte ou double de l’amour absolu, n’est-il pas Monseigneur ?
Mais non, c’est oublier le dessin d’ensemble, le puzzle à compléter, le seul jeu digne de ce nom, à condition de voir tout cela de très haut, de très loin, de très sans-mur.
Plus simple… Descendre à la cave, aussi profond qu’il faut pour que l’agitation bruyante des rues ne se fasse plus entendre. Y ouvrir la vieille malle qui contient le souvenir les voyages anciens, des voyages sentimentaux. L’humanité aimable est là.
Bel entrelacs de livres qui tient très bien tout seul. Pas besoin de toutes les références pour voyager entre les pages d’une bibliothèque amoureuse.
Merci Philippe !
Bravo pour votre titre. Il fait réver. Merci