il est souvent question de troupeau chez nous et de vaches en particulier la première étant celles du Père Auguste à Belleroche des vaches blanches à qui l’on donne d’énormes brassées de feuillage vert des ombellifères – mais lesquelles ? – on aime sentir leur langue râpeuse sur nos mains d’enfant et l’odeur d’herbe et de rumination mêlée que l’on ne retrouve pas dans l’étable de la Marie allant chercher ses vaches par des chemins touffus arrêtant les plus gourmandes. l’Etoile est toute noire mais contrairement à la Noiraude elle a une étoile blanche sur le front qui la distingue des autres. elle est toujours la première et les autres la suivent. à Mailly c’est Césarine qui nous donne plusieurs étés de suite son bon lait. puis d’autres vaches dont je ne me souviens plus le nom. Aglaé est une vache charolaise si gentille qu’elle se serait essuyé les sabots sur le paillasson si on l’avait invitée à rentrer dans la maison. elle est sa vache préférée il a pleuré quand elle est partie. des années plus tard Fluorine la remplace dans son cœur. née à la ferme elle le suit partout quémandant des pommes et des poupées de maïs des épluchures de légumes et des caresses. c’est elle la cheffe du troupeau facilitant le mouvement des bêtes. les semaines suivant le 29 juin 2015 elle le cherche nous snobant refusant d’obéir à un autre que lui. et puis un beau jour elle revient sous ma fenêtre et me reconnaît comme son interlocutrice désormais j’en ai héritée. elle vêle seule dans le pré pendant la nuit du réveillon. le 1er janvier 2016 un petit veau tout blanc gambade à ses côtés. elle nous l’offre c’est son dernier veau j’aurais aimé accompagner Fluorine à l’abattoir mais c’est un maquignon qui s’en est chargé la semaine avant le premier confinement alors qu’on ne le savait pas encore