8 commentaires à propos de “#chantier | ALGESIE | Bruno Lecat”
Merci Bruno pour ce beau texte, la forme est très intéressante avec ces fragments présentés tout au long du texte.
Merci Antoine de votre retour !
Suite au zoom patréon, écrire ici la force de l’embuscade, la puissance des inventaires et cette gradation dans le chant : les mots fantômes, les mots paravents, les balles mots.
Très belle cette recherche de tes mots fantômes que tu partages avec nous Bruno. Merci.
Merci Jérôme, voilà qui m’encourage, chacun cherche son congre.
AlgéSie – AlgéRie suite au zoom Patréon je me rapproche de votre texte et vous offre ce poème de Jean Sénac (1926-1973) en plus des références que je viens de vous transmettre. Bonne écriture !
Cet homme portait son enfance
sur son visage comme un bestiaire
il aimait ses amis
l’ortie et le lierre l’aimaient
Cet homme avait la vérité
enfoncée dans ses deux mains jointes
et il saignait
A la mère qui voulut enlever le couteau
à la fille qui voulut laver sa plaie
il dit » n’empêchez pas mon soleil de marcher »
Cet homme était juste comme une main ouverte
on se précipita sur lui
pour le guérir et pour le fermer
alors il s’ouvrit davantage
il fit entrer la terre en lui
Comme on l’empêchait de vivre
il se fit poème et il se tut
Comme on voulait le dessiner
il se fit arbre et se tut
Comme on arrachait ses branches
il se fit houille et se tut
Comme on creusait dans ses veines
il se fit flamme et se tut
Alors ses cendres dans la ville
portèrent son défi
Cet homme était grand comme une main ouverte
Oh, quelle force ce poème, merci Marie-Thérèse de cette découverte !
Je n’avais pas lu ton texte avant le zoom ce qui m’a empêché de profiter pleinement des remarques : le partage d’écran de FB n’est pas vraiment la solution, même si j’ai en plus mon deuxième écran pour aller moi-même au texte.
C’est fort quoique en chantier et on ne sait que dire.
Je lis en ce moment (grâce aux vidéos de Lamya) Nedjma de Kateb Yacine et la force de ces fragments et des diverses formes d’écriture qu’il emploie au fil des fragments (du récit narratif à la quasi poésie épique) me laisse sans voix. On pourrait retrouver ces différents rythmes dans ton texte qui pourrait s’y prêter (car il y a des moments doux : l’adoption du chien, la cuisine, les animaux rapportés à côté de la violence). Je suis sous le choc de ce grand classique paru en 1956 et totalement ignoré de moi.
Le texte long sur fumer, j’imagine qu’il pourrait être scindé et revenir comme un leit-motiv tout au long des autres fragments : ancienne très grande fumeuse, j’imagine que la cigarette revient tout au long de toutes les activités.
Mais c’est infiniment difficile de parler de ton texte tellement intime et où l’enquête est encore en cours. Bien sûr le titre est sublime.
Je me joins un peu tard , c’est très intéressant ce texte, tout cet art pour combler les trous de la mémoire, les non-dits et dans une si belle langue … je ne reviens pas sur l’embuscade qui bien sûr, mais déjà les bastos, j’ai trouvé ça fort, après être arrivée avec lui au son du muezzin, (j’ai retrouvé les sensations de mon premier voyage au Maghreb bien des années plus tard, même musique même sensations), on partage ses peurs et son sentiment d’étrangeté, j’espère lire la suite
Merci Bruno pour ce beau texte, la forme est très intéressante avec ces fragments présentés tout au long du texte.
Merci Antoine de votre retour !
Suite au zoom patréon, écrire ici la force de l’embuscade, la puissance des inventaires et cette gradation dans le chant : les mots fantômes, les mots paravents, les balles mots.
Très belle cette recherche de tes mots fantômes que tu partages avec nous Bruno. Merci.
Merci Jérôme, voilà qui m’encourage, chacun cherche son congre.
AlgéSie – AlgéRie suite au zoom Patréon je me rapproche de votre texte et vous offre ce poème de Jean Sénac (1926-1973) en plus des références que je viens de vous transmettre. Bonne écriture !
Cet homme portait son enfance
sur son visage comme un bestiaire
il aimait ses amis
l’ortie et le lierre l’aimaient
Cet homme avait la vérité
enfoncée dans ses deux mains jointes
et il saignait
A la mère qui voulut enlever le couteau
à la fille qui voulut laver sa plaie
il dit » n’empêchez pas mon soleil de marcher »
Cet homme était juste comme une main ouverte
on se précipita sur lui
pour le guérir et pour le fermer
alors il s’ouvrit davantage
il fit entrer la terre en lui
Comme on l’empêchait de vivre
il se fit poème et il se tut
Comme on voulait le dessiner
il se fit arbre et se tut
Comme on arrachait ses branches
il se fit houille et se tut
Comme on creusait dans ses veines
il se fit flamme et se tut
Alors ses cendres dans la ville
portèrent son défi
Cet homme était grand comme une main ouverte
Oh, quelle force ce poème, merci Marie-Thérèse de cette découverte !
Je n’avais pas lu ton texte avant le zoom ce qui m’a empêché de profiter pleinement des remarques : le partage d’écran de FB n’est pas vraiment la solution, même si j’ai en plus mon deuxième écran pour aller moi-même au texte.
C’est fort quoique en chantier et on ne sait que dire.
Je lis en ce moment (grâce aux vidéos de Lamya) Nedjma de Kateb Yacine et la force de ces fragments et des diverses formes d’écriture qu’il emploie au fil des fragments (du récit narratif à la quasi poésie épique) me laisse sans voix. On pourrait retrouver ces différents rythmes dans ton texte qui pourrait s’y prêter (car il y a des moments doux : l’adoption du chien, la cuisine, les animaux rapportés à côté de la violence). Je suis sous le choc de ce grand classique paru en 1956 et totalement ignoré de moi.
Le texte long sur fumer, j’imagine qu’il pourrait être scindé et revenir comme un leit-motiv tout au long des autres fragments : ancienne très grande fumeuse, j’imagine que la cigarette revient tout au long de toutes les activités.
Mais c’est infiniment difficile de parler de ton texte tellement intime et où l’enquête est encore en cours. Bien sûr le titre est sublime.
Je me joins un peu tard , c’est très intéressant ce texte, tout cet art pour combler les trous de la mémoire, les non-dits et dans une si belle langue … je ne reviens pas sur l’embuscade qui bien sûr, mais déjà les bastos, j’ai trouvé ça fort, après être arrivée avec lui au son du muezzin, (j’ai retrouvé les sensations de mon premier voyage au Maghreb bien des années plus tard, même musique même sensations), on partage ses peurs et son sentiment d’étrangeté, j’espère lire la suite