Dans la chambre que j’occupe chez Marie, en face de la table où j’écris, il y a un tissu qui cache des vêtements, des robes, des chapeaux. Tu peux regarder, m’a dit Marie. Elle est belle ta robe verte, mais si tu veux changer de peau. Je lis des mots sur le mur. On passe du temps à chercher des choses qu’on ne retrouvera pas. L’amour le plus fort est celui qui n’est pas partagé. Le tissu est beige ou vert clair, selon la lumière. Derrière, des vêtements sur des cintres, des bijoux, des chapeaux, des boîtes, des penderies, des commodes, des tiroirs, j’imagine, je n’ai pas vu : ce serait comme une aventure. Je suis dans cette maison qui n’est pas ma maison. Par sa fenêtre, le voisin me regarde. C’est normal, on ne se connaît pas. Je tire le rideau. J’ai peur de mourir si je change de peau. Que ça ne m’aille pas. Que ce soit trop grand pour moi.
« …peur de mourir si je change de peau »… je me demande comment est venue cette phrase, j’imagine sans aucune réflexion, juste au fil du stylo (ou du clavier)… c’est très beau en tout cas. Merci !
Juste au fil, oui. Merci beaucoup, Marlen : votre message me fait grand plaisir !