Quitter la côte au café Esperanza tourner à gauche monter dépasser la maison du chevrier la propriété des Anglais l’ancien moulin la casa de Adolf y su hermana lunettes de soleil les murs sont d’une blancheur éclatante le cimetière et les trois bancs plus haut la loma del niño perdido des visages burinés qui regardent le temps longtemps le tunnel repère lieu de rendez-vous passer sous l’autoroute quitter le macadam pour la terre chemin de terre éviter les ornières les pierres qui ont roulé
laisser la voiture cahoter en seconde tout est si familier les lapins détalent traverser le rio déshydraté
monter encore la voiture rechigne un peu dernier virage serré vue sur mer et sur cette ferme en ruine
qui câline le regard voilà la chienne ta chienne affairée même si elle traîne un peu la patte
en haut du petit escalier de pierre bordé de fleurs, c’est chez toi ce chemin je le refais souvent tant et tant mentalement je ne l’emprunterai plus chez toi arriver chez toi se quitter un jour et savoir toi et moi dernière fois l’espace d’un regard la terrasse retraverser la terrasse la maison se retourner vers la maison faire un signe que tu ne vois pas trop de fatigue et ces blancs dans le texte intérieurement seulement revenir.
Ce texte tellement beau et photo aussi. On monte et ça commence si bien on y va confiant les lapins les ornières le lieu des rendez vous tout le chien qui accueille et bardaf. Je pleure. Je relis. Je veux savoir de qui on parle. Envoutee. Le texte laisse en moi le doute, un amant ou un père et je savoure l’ouverture de ce texte magnifique. Merci
Merci Anne pour ce commentaire. Cette exigencee de blancs dans le texte se prêtait bien à ma petite randonnée intérieure.
Le trajet est très cinématographique : on s’y voit complètement. Et puis cette fin triste et ouverte, et le souvenir qui se mêle au texte lui-même. Suis très touchée par ce texte.
joli joli!