celle qui voit le jour par la fenêtre ouverte ; celui qui allume les lampadaires ; celui qui trempe le pain dans le bouillon marron ; ceux qui dorment dans la chambre du nord ; celle qui fait toujours le même rêve ; celle qui peint des enfants, des paysages, des animaux sauvages, et deux garçons sur une plage, un grand brun, un petit blond – dans leur dos, l’horizon ; celle qui repose sous un lit de roses ; celle qui envoie des cartes postales comme on fait un cadeau, une tape dans le dos ; celle qui porte des lunettes carrées, et des robes à fleurs, bleues et violettes, des tissus à carreaux, et qui attend, et qui regarde passer les gens ; celle qui a les yeux bleus, cheveux blonds ; celui qui raconte des histoires ; celle qui chute dans l’escalier ; celui qui compte jusqu’à vingt ; celle qui regarde à travers les barreaux blancs du petit lit d’enfant ; celle qui meugle au milieu du champ ; celui qui ne dit pas son nom ; celle qui dessine des lapins bleus sur les murs de la chambre ; celui qui se balance sur sa chaise contre le mur du fond ; celle qui a des taches de rousseur ; celle qui fait une soupe d’orties ; celui qui gare sa moto noire sur le trottoir ; celle qui fixe l’objectif, une poupée à la main ; celui qui cherche au loin la mer et sans se retourner ; celui qui dit bonjour comme on pose une bombe ; celui qui boulotte des bonbecs sur un banc de messe ; celle qui sourit, en haut à gauche, les cheveux dans le vent
celui qui a lu relu aimé
celle qui vous remercie