Elle ne sait pas comment tout cela va se finir, évidemment. Elle ne sait pas comment le petit garçon de ce simulateur a été simulé et si son clone d’origine, non pas son avatar mais sa source, existe réellement. Ce petit garçon-là surprotégé du soleil et abandonné sur la plage. Elle ne sait pas si ce petit garçon modèle existe ou si son hologramme a purement été inventé par un ordinateur. Elle ne sait pas évidemment si elle réussira à l’avoir ce petit garçon ou un autre petit garçon qui lui ressemblera, ou pas. Elle ne sait pas si celui avec qui elle veut ce petit garçon, plutôt celui avec qui elle doit faire ce petit garçon, celui qu’on lui a attribué, non pas de petit garçon mais de géniteur, fréquente lui-aussi les simulateurs. Elle ne sait pas, si il fréquente lui-aussi les simulateurs, s’il choisit comme elle l’option bien-être et apaisement, et ayant peut-être sélectionné ces options lui-aussi, elle ne sait pas si le savant calcul de l’ordinateur aboutit pour lui-aussi à une simulation de plage de rêve avec un petit garçon surprotégé du soleil et abandonné qui s’amuse de ces petits bras à faire s’envoler des centaines de gouttes d’eau comme une pluie de paillettes inversée qui monterait au ciel au lieu de descendre des nuages, une pluie de bonheur qui s’envolerait et que chacun pourrait saisir au vol. Elle ne sait pas tout ça, elle ne peut pas le savoir, évidemment.
Evidemment… et quelles simulations de simulations..j’ai beaucoup aimé…
(si tu veux savoir, je ne suis complètement sûr qu’elle le veuille) (le savoir) (pour le petit, c’est autre chose, sans doute) (encore que) évocateur en tout cas (quel monde…)
Là est toute la question (évidemment).
« elle ne sait pas »… lancinant et prenant aux tripes