Ce balancement du hamac brodé aux ajours mis- clos me mêlait au décor alentour aux voix aux murs comme dans une peinture de Vuillard.
Cette ombre douce grossissante jusqu’aux mains de satin qui auraient bordé mon lit, m’aurait fait miraculeusement sentir en apesanteur.
Alors que je vous voyais dans cette chambre sous la lueur crépusculaire tournoyante sur les murs résonants l’hermaphrodite de marbre noir de Barry X Ball vos traits s’effaçaient.
D’où venaient ces armes blanches sous ces poutres ce chocolat et ces crânes dans cette mansarde qui donnait sur le fleuve asséché ?
L’odeur de cramé du drap, la vision jaune à travers les lattes en-dessous, mon cri, le sceau d’eau à la va-vite, le tremblement d’avant de sortir du chalet.
Au loin Marseille ce dortoir nous nous réveillions au son d’une guitare plus tard aller chercher les premières tomates du jour.
Souvent ce motif haché de la veille et du sommeil entrecoupé par ces voix familières perçues de la banquette arrière le bruit interrompu retrouvé de la pluie à l’entrée la sortie des tunnels allaient-ils enfin être les derniers ?
De mon lit je guettais avec appréhension le bruit des insectes que je savais blottis derrière ce rideau bleu, ce rideau océan noir et profond comme j’espérais mon sommeil par bonheur m’aurait fait prendre la tangente.
Ainsi mon ce corps froid raidi cherchait à tout prix sur ce lit une souplesse les étirements se faisaient discrets ignoraient qu’un malaise résolu s’y tapissait.
La tapisserie à gros pois roses des murs de ma chambre avait cette allure figée des escargots tant détestés du patio les jours de pluie.